De la sécurité à la souveraineté alimentaire : Les recommandations de l’économiste, Omar Bessaoud

Une étude intitulée “de la sécurité à la souveraineté alimentaire de l’Algérie”, a été au cœur du débat d’aujourd’hui ayant regroupé plusieurs experts nationaux, membres de la fondation Filaha Inov et ceux de la CAPC (confédération nationale du patronat)…
Cette étude a été présentée par son auteur, Omar Bessaoud, professeur d’économie agricole à l’IAMM (Institut agronomique Méditerranée de Montpelier) et membre de la Fondation Filaha Inov.
Lors de cette conférence-débat, organisée par la CAPC à Alger, et en présence d’anciens ministres de l’Agriculture, des cadres de différentes institutions, des spécialistes des politiques publiques agricoles et rurales, Pr Bessaoud, s’est longuement étalé sur le sujet, relevant les principaux éléments clés du secteur agricole en Algérie.
Faisant le point, l’économiste, a appelé à “décoloniser” l’enseignement technique de l’agronomie, pour ne plus dépendre de l’étranger. Ainsi, il recommande “un nouveau paradigme technique agricole, visant à poursuivre l’œuvre de décolonisation du système technique agricole ». Et à « affranchir un modèle technique inspiré des pays du nord aux conditions agro-climatiques bien différentes de notre pays».
Il exige aussi de réfléchir sur « la mise en œuvre de nouvelles règles de gouvernance de cette sécurité/ souveraineté alimentaire. Il a évoqué, à ce propos, les objectifs à réaliser, notamment à travers la préservation des sols et des plants, face aux changements climtiques, la préservation de nos ressources animales et végétales, la promotion d’une agriculture paysanne. La sécurisation de la capacité productive semencière, la diversification des systèmes de culture, la protection de la biodiversité locale sont également les objectifs de la souveraineté alimentaire en Algérie, a-t-il noté.
En chiffres, il souligne que l’Algérie compte environ 1,5 millions d’agriculteurs. insistant, dans la foulée, sur le rôle de l’état, en vue de soutenir la création des coopératives agricoles en Algérie, comme cela se fait en Europe. Regrattant qu’il ait seulement un millier de coopératives agricoles qui exercent dans un cadre légal dont une centaine « fonctionnent bien ».
Abordant la crise sanitaire actuelle, il estime que cette « crise a été accompagnée de nouveau par une volatilité des prix des produits agricoles de base », cela dit, il estime qu’il est nécessaire de renforcer les capacités internes de production nationale ; en vue de “rééquilibrer une balance commerciale agricole structurellement déficitaire”, a t-il signalé.
Pour sa part, l’ex ministre de l’Agriculture, Dr Rachid Benaissa a relevé, les défis majeurs auxquels fait face aujourd’hui l’Algérie dans ce domaine agricole. L’Algérie doit faire face à des questions centrales, notamment, l”économie de la connaissance, la crise sanitaire, les changements climatiques ainsi qu’à la guerre en Ukraine. Ces défis s’inscrivent dans le cadre du programme du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a t-il conclu.