Au Parc des Princes déjà, à quelques kilomètres de Sarcelles où ce rêve a germé, d’un coup franc bien aidé par un mur qui s’était délité, il avait offert un avantage précieux à son équipe qui avait su attendre son heure.

Mardi soir, les éléments se sont déchaînés avant le coup d’envoi, avec une longue averse de grêle puis un déluge de pluie très mancunien pendant le match, mais l’international algérien a livré une prestation incandescente qui a réchauffé l’atmosphère. “On a encore pas très bien commencé, on n’a pas fait une très bonne première période. Mais on a marqué ce but et après on a été plus à l’aise“, a-t-il expliqué après le match à BT Sport.

En seconde période, on a beaucoup mieux joué, on a eu beaucoup d’occasions, on aurait pu marquer plus. Ils ont commencé à perdre leurs nerfs et à donner des coups. C’est bien qu’ils aient eu un carton rouge“, infligé à Angel Di Maria, a-t-il ajouté.

 “Un gars qui danse sur le terrain”  

Fort de son avantage, Pep Guardiola avait choisi une stratégie risquée mais finalement payante en laissant Paris venir tout près de ses cages pour mieux le frapper dans le dos. Et Mahrez a été le bras armé de ce coup de génie tactique.

Pendant une bonne partie du match, lui, l’artiste aux pieds ailés – “C’est un gars qui danse sur le terrain”, avait dit de lui Guardiola, en mars -, a dû faire sa part de sale boulot en contribuant à bloquer le côté droit.

Dans une condition physique remarquable à ce stade de la saison, il était prêt à mener les charges vers l’avant, dès que l’occasion s’en présenterait.

Une saveur spéciale

A City, on lui promettait un rôle de joueur de rotation, au mieux, un bide, au pire. Mais sous la direction patiente de Guardiola, il a étoffé son jeu,  travaillant sans jamais rechigner, toujours désireux d’aller voir plus haut.

La première fois pour reprendre une frappe contrée de Kevin de Bruyne, pour glisser le ballon sous le gardien, à angle fermé, et accroitre encore le désarroi des Parisiens (1-0, 11e). En seconde période, sur une contre-attaque sublime, il a reçu une offrande de Phil Foden sur laquelle il n’a pas retenu sa frappe au moment de la mettre au fond et de valider un peu plus le billet pour la finale d’Istanbul fin mai (2-0, 63e).

Pour Mahrez ces buts ont forcément une saveur spéciale. La poignée de main avec les vaincus fera sans doute partie des meilleurs souvenirs de sa carrière.

On note, par ailleurs, que l’ailier de 30 ans est le deuxième joueur à marquer à l’aller et au retour d’une demi-finale de la C1 avec un club anglais après Sadio Mané avec Liverpool en 2017-2018. Toutefois, il est devenu le meilleur buteur algérien dans l’histoire de la compétition (10 buts).

R.A.